Je suis à la sortie de REIMS. Le long de la voie verte, le long du
canal de l’Aisne à la Marne. Et je croise de nombreux promeneurs (très)
matinaux. Ayant déjà quelques jours de randonnée dans les pieds, je
salue chacun(e) que je croise. Et, assez étonnamment, presque personne
ne me répond. Preuve que je suis encore en ville. J’ai appris ainsi à
distinguer la taille ou l’importance des bourgs traversés en me fiant
non pas aux indications cartographiques ou topographiques ... mais à la
facilité d’entrer en relation. Ce matin, c’est particulièrement
frappant : à celles et ceux qui sont préoccupés d’arriver à temps au
boulot, sans doute, s’ajoutent ceux qui – les écouteurs sur les oreilles
– sont absorbés par leur baladeur. Me croisant sans me voir, ils ne
peuvent pas m’entendre non plus !
Une seule joggeuse me répond avec un très large sourire. Elle est
africaine ... la chaleur de sa salutation serait donc une caractéristique
de sa culture ? En tous cas, une citadine qui « ne vit pas avec son
temps ». Le temps de répondre à un signe amical, à un sourire.
Gratuitement. Sans aucune prétention. Sans aucune attente
particulière... quoique.
Christian Wynants |