MISERICORDE
J’ai retrouvé l’humilité
Celle que le chemin
Chaque jour me propose
Celle des cailloux
Et des pierres
Celles des orties,
Des chardons
Des terres labourées
Crevant à l’horizon
Celle de la chaleur
Que le soleil prodigue.
Va, va !
Sur la droite infinie
Que ce jour te destine.
Surtout ne te plains pas
Et marche obstinément,
Et malgré la sueur
Qui ravage ta face
Tes pieds endoloris
Et tes muscles tendus.
Songe aux hommes perdus,
A la guerre : grimace !
A ces enfermements
Et ces jours sans soleil
A ces enfants sans fleurs
A ces fleurs sans fontaine,
Et à ces quotidiens
Qui sont meublés de peurs !
Alors, soudainement
Au détour de la route
Mon frère tu verras
Les genêts au soleil
Offrant leurs fleurs dorées
Pour effacer les doutes
Et embaumant l’espace
D’un doux parfum de miel.
Alain Puysségur
|